En voiture et à pied pour un aller-retour
Je suis parti hier matin, en voiture, vers un
village voisin de la campagne environnante. La route était sinueuse et
s'inclinait légèrement avant d'atteindre le sommet d'une colline. Quelques
maisons, apparemment abandonnées, constituaient un petit hameau. J'y laissait
ma voiture avec l'intention d'une petite promenade à pieds.
Je descendais le long de la colline, empruntant
le bas-côté du chemin sinueux, sans bien me rendre compte de la distance que
je parcourais. Mon pas, bien que léger, m'amenait assez rapidement à ce que
j'estimais être le "mi-chemin" par rapport à mon départ. C'est
à ce moment là qu'une question me vint à l'esprit.
Comment devais-je poursuivre mon parcours ? Faire
demi-tour pour rejoindre le hameau à pieds et y retrouver ma voiture, ou
poursuivre ma descente jusqu'au retour à mon point de départ initial ? Dans les
deux cas la distance à parcourir m'apparaissait identique. Mais se posait le
problème de revenir chercher le véhicule où je l'avais laissé en stationnement.
Refaire tout le chemin à pieds ne m'enchantait guère.
Un ami, lui aussi en promenade carrossée,
s'arrêta alors à mes côtés. Après nous être salués, je lui confiais l'objet de
ma perplexité. Il me conseilla de poursuivre ma ballade sans regarder derrière
moi. Il serait toujours temps de retrouver mon engin plus tard.
A y penser après coup je me dis qu'il n'a même
pas eu l'idée de m'accompagner jusqu'au hameau pour m'éviter une marche inutile
et retrouver plus rapidement mon étât de chauffeur. Etait-ce vraiment un ami ?
Je ne le saurai jamais car il a disparu sans me dire "au
revoir". Je décidais néanmoins de suivre son conseil et repris ma
route sur cette pente descendante.
J'avais en tête -- mais ma tête avait-elle toute
sa raison ? -- qu'arrivé à mon domicile, j'y retrouverais ma deuxième voiture.
Sans chercher plus loin, j'en déduisais que cela serait le meilleur moyen pour
ensuite aller rechercher la première, restée dans le hameau. Ce n'est qu'en
arrivant à destination -- la raison me revenant -- qu'une autre préoccupation
me traversa l'esprit : si je repars en voiture, je vais me retrouver là-haut,
tout seul, avec deux voitures.
J'évitais cependant d'avoir à solutionner de
suite ce problème en m'approchant de mon garage ; je devrais dire de mes
garages, puisque j'avais deux voitures. Quelle ne fut pas ma surprise en
ouvrant les portes de chacun d'eux, d'y retrouver les deux véhicules qui, à
l'évidence n'avaient pas bougé.
C'est alors que je me suis réveillé...
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